Le plus difficile : faire le premier pas et se prendre en main
Le paradoxe d'une personne vivant un burn out est d'être volontaire, aimer son travail, s'investir sans compter. En résumé le candidat au burn out est un passionné, bien souvent un battant ! (Petit rappel : contrairement à une idée reçue, un battant est rarement quelqu'un qui bat le tambour pour attirer l'attention sur lui...)
Et lorsqu'il vit cette situation, qui pour certain va les foudroyer comme dans le film "une vie ailleurs", il va se tapir ou faire l'autruche refusant d'accepter qu'il lui faut se prendre en main et se faire accompagner par un professionnel.
En effet, il faut du courage pour avouer ses faiblesse, au moins de la lucidité, ce qui, arrivé à un certain niveau, n'est plus accessible à la conscience.
Et pratiquement ?
Cette réaction est quasi unanime. Une fierté mal placée? Peut-être.
Mais surtout la crainte d'être pris pour un fou, un malade mental.
Pour d'autres c'est la remise en cause de l'image de soi d'une femme ou d'un homme fort, sans faille ni faiblesse.
Enfin, il faut bien avouer que si on affiche de la compassion et "du psy" assez aisément dans certaines situations où on confond soins et comportement compassionnel, il n'est pas dans la culture de l'homme au travail de s'appesantir sur le mal-être des uns ou des autres.
Et puis un peu de stress, ça ne fait pas de mal pour doper un collaborateur, non ? Ainsi, le style de certains managements, ou encore l'organisation du travail sont en partie à l'origine d'un épuisement professionnel.
Crise et chômage sont des amplificateurs de cette retenue par crainte d'être mal jugé, mis de côté ou remercié tout simplement.
Effondrement psychique et conséquences
C'est bien souvent lorsque l'individu flanche qu'il ira consulter son médecin ou un professionnel de santé mentale. Certes, il n'est jamais trop tard pour se prendre en main. Les conséquences sont bien souvent un arrêt de travail de plusieurs mois afin de pouvoir soigner et le corps et la psyché.
Mais alors le burn-out est-il inévitable ?
Si l'individu se prend en main assez tôt, il peut entamer un coaching personnalisé qui lui permettra en quelques séances de prendre la mesure des aspects de sa personnalité. Ainsi, doté d'une meilleure connaissance de soi, il saura repérer les comportements à risques qu'il adoptait. Il corrigera lui-même le rapport dysfonctionnel au travail qu'il avait adopté ou qui lui était imposé. Les résultats sont là pour démontrer que c'est un bénéfice qui va au-delà des attentes pour l'individu ce qui est l'objectif recherché et pour sa performance au travail qui est un bénéfice secondaire.
Tout serait de la responsabilité de l'individu ?
Les études récentes en France et à l'étranger démontrent que les risques psychosociaux, dont le burn out est un des signaux, ne sont pas une problématique exclusivement individuelle.
Trois millions de travailleurs sont jugés à risques. Ce niveau élevé témoigne de la nécessité d'une réflexion sur l'organisation du travail ou encore sur l'évolution des styles de management qu'il faut interroger. Mais bien évidemment, il ne faut pas oublier les individus en souffrance qui doivent pouvoir être entendus, écoutés et reconnus.
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